La Maison des Tournaisien·ne·s reprend l’ancien nom du Musée, pour affirmer l’existence
d’un héritage et d’une histoire à découvrir au fil des objets et des espaces du Musée de Folklore et des Imaginaires de Tournai. Ils sont
prétexte à s’interroger sur les conditions sociales et privées des femmes de 1800 à
aujourd’hui.
Avant de plonger dans la découverte de ces objets, qu'entendons nous par « femmes » ?
Il ne s’agit pas d’un groupe homogène, mais plutôt d'une multitude d’identités et de
réalités sociologiques. La binarité, qui sépare arbitrairement les femmes des hommes, induit
une
hiérarchisation de ces deux groupes et permet de perpétuer un système patriarcal qui
justifie les
inégalités.
Ce système devient le socle de toutes les décisions de société et de la valeur des
personnes : qui peut voter, qui est mineur·e ou majeur·e dans la société, qui doit s’occuper
d’un
enfant, qui peut travailler, qui mérite salaire pour ses tâches, qui peut prendre la parole en
public,
qui peut porter sa main sur le corps de l’autre, qui a accès à son libre-arbitre, qui écrit les
lois, qui est
propriétaire ou propriété...
Le groupe « femmes » regroupe toutes les personnes qui ont dû mener et mènent toujours leurs
existences avec cette hiérarchie en étant au bas de l’échelle, en dessous du plafond de verre,
relégué.e dans le foyer, accomplissant un travail invisible et non reconnu, non écouté·e ni
entendu·e.